Jessi Reaves

Reflect as one
5 & 7 rue de Beaune, Paris

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On an evening flight last year, I watched the 2008 American movie The Women. I learned later it was a melodramatic remake of the 1939 film directed by George Cukor. I fell asleep, listening to the audio with my eyes closed, fading in and out of consciousness. This experience, and the scattered memory of the movie, reminded me of childhood—passively absorbing television (watching or hearing), hardly paying attention.

I don’t have the best attention span for video art. When I encounter it in the midst of an exhibition I usually resent the duration. I worry that I’m spending so much time on one artwork when I could be seeing dozens of others, or that I’m coming into the work too close to its ending. I do, however, envy and adore the medium for its contrast to sculpture: its weightlessness and ability to be in two places at once.

At the time I started working on the video in this exhibition I didn’t have the title Reflect as one in mind, but I was thinking in personal terms. The idea here is obvious: the familiar voices of the actresses in The Women have been cut and collaged, aiming to create the effect of a movie playing in the background while passively watching it. Perhaps you miss an important part of the plot and the movie takes on a new meaning in its absence. My niece is the main character—but my hope is that all of the actresses reflect as one person. I like using the image of a young girl as a stand-in for myself, mostly because she is relieved of seriousness and control. Her loose movements and innocence easily contrast the melodrama of the appropriated audio. Through strategic cropping and replicated parts of costumes, the character travels through different stages of life, or different parts of a fantasy about their future.

In contrast to my original interest and intention with video, I’ve wound up re-packaging a generic monitor as a sculpture. The sculptures work hard to distract from the video, even if some offer an opportunity to sit and watch. Maybe something’s digging into your back, the outline of a Hollywood star making a temporary impression through your shirt?

Pendant un vol de nuit l’année dernière, j’ai regardé un film américain de 2008, The Women. J’ai su plus tard que c’était un remake du film de 1939 réalisé par George Cukor, version mélodrame. Je me suis endormie, en continuant à entendre la bande-son les yeux fermés, à mi-chemin entre sommeil et éveil. Cette expérience, avec le souvenir fragmentaire du film, m’a rappelé mon enfance - quand on absorbe passivement la télévision, qu’on la regarde ou qu’on l’écoute, en n’y prêtant qu’une vague attention.

Ma capacité d’attention n’est pas optimale quand il s’agit de vidéo. Quand je tombe dessus au milieu d’une exposition, je redoute généralement leur durée. Ce qui m’inquiète c’est l’idée de passer autant de temps devant une oeuvre en particulier alors que je pourrai en voir des dizaines d’autres, ou d’arriver dans la pièce alors qu’elle touche à sa fin. En revanche, j’envie et j’aime profondément ce médium pour son contraste avec la sculpture : son apesanteur et sa capacité à pouvoir être simultanément dans deux espaces.

Au moment où je commençais à travailler sur la vidéo pour cette exposition, je n’avais pas encore en tête le titre Reflect as one, je pensais plutôt à des choses personnelles. L’idée ici est assez évidente : les voix familières des actrices de The Women ont été coupées et collées, pour donner l’effet d’un film qui passe en arrière-plan et qu’on regarde passivement. Peut-être qu’on rate un élément important de l’intrigue, et que le film devient tout autre. Ma nièce est l’actrice principale - mais j’aimerais que les différentes actrices se fondent en une seule. J’aime bien utiliser l’image de cette jeune fille comme une doublure de moi-même, ne s’embarrassant pas de sérieux et de maîtrise. La liberté de ses mouvements et son innocence contrastent aisément avec le mélodrame de la bande-son que j’ai recomposée. Elle voyage à travers différentes étapes de sa vie ou différentes séquences d’un futur fantasmé grâce à des découpages stratégiques et des reproductions d’éléments de costumes.

Alors que ce n’était pas mon intention originale vis-à-vis de la vidéo, j’ai finalement reconditionné un écran ordinaire pour en faire une sculpture. Les sculptures font ici beaucoup d’efforts pour détourner notre attention de la vidéo, même si certaines d’entre elles offrent la possibilité à de s’asseoir et de regarder. C’est alors que peut-être quelque chose va vous rentrer dans le dos, la silhouette d’une icône hollywoodienne laissant une marque fugitive dans votre vêtement?

EN: Pendant un vol de nuit l’année dernière, j’ai regardé un film américain de 2008, The Women. J’ai su plus tard que c’était un remake du film de 1939 réalisé par George Cukor, version mélodrame. Je me suis endormie, en continuant à entendre la bande-son les yeux fermés, ...
FR : On an evening flight last year, I watched the 2008 American movie The Women. I learned later it was a melodramatic remake of the 1939 film directed by George Cukor. I fell asleep, listening to the audio with my eyes closed, fading in and out of consciousness. This experience, and the scattered memo...
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