L’exposition Melancholia présente deux nouvelles séries de peintures à la frontière de l’abstraction et de la figuration : des paysages et des portraits. A la croisée de différentes histoires comme celle de l’art gothique, du cubisme, du constructivisme et du cinéma expérimental, ces deux séries traduisent la volonté des artistes de revenir à une peinture plus apaisée, plus voluptueuse, presque gazeuse. 

« Après plusieurs années tournées vers une peinture matiériste obèse (cf. The Light of the Light, 2016, Palais de Tokyo, Paris), nous sommes revenus à la géométrie vaporeuse comme à l’époque d’Ex Futuro (2010). Mais à la place de la peinture en bombe (industrielle et sale), on opte pour la peinture en spray (lumineuse et pure) sur toile de jute. Et bien qu’il s’agisse de spray, il est toujours question de faire une peinture de l’excès à la limite de l’écœurement. Dans nos dernières peintures, les dégradés de couleurs vacillent entre les teintes crépusculaires de Georgia O’Keeffe et des paysages SF à l’aérographe. »

Les contrastes entre les deux séries se jouent sur des effets de texture, de couleur, de courbes et d’échelle. Qui composent subtilement l’architecture de cette nouvelle exposition où planent des visages mélancoliques semblant s’affranchir de paysages ardents, en transit, qui leur font face. Comme un combat apothéotique entre le jour et la nuit. 

« La lumière est l’élément central de notre peinture, on pourrait d’ailleurs dire que nos différentes séries sont des portraits dont le seul sujet est la lumière.
Ce qui est intéressant avec la lumière, c’est l’ambivalence qui la fait balancer du sacré au matériel, de l’ésotérique au technologique… » 

Melancholia emprunte son nom au film de Lars von Trier dans lequel la Terre vit ses derniers instants avant d’être percutée par la planète éponyme. C’est la sixième exposition de Florian & Michael Quistrebert à la galerie Crèvecœur. 

Melancholia presents two new series of paintings on the edge of abstraction and figuration: landscapes and portraits. At the crossroads of different histories such as Gothic art, Cubism, Constructivism and experimental cinema, these two series reflect the artists’ desire to go back to a more quiet, more voluptuous, almost gaseous painting. 

“After several years turned towards an obese materialist painting (cf. The Light of the Light, 2016, Palais de Tokyo, Paris), we have come back to a misty geometry, as at the time of Ex Futuro (2010). But instead of spray can (which is industrial and dirty), we went for ink spray (which is luminous and pure). The idea was still to produce an excessive form of painting that verges on being sickening. In our last paintings, the colour shadings waver between the dusky shades of Georgia O’Keeffe and airbrushed SF landscapes.”

The contrasts between the two series play on texture, colour effects, curves and scale. They subtly compose the architecture of this new exhibition: where melancholic faces hover, seemingly freeing themselves from the fiery landscapes, in transit, that face them. Like an apotheotic battle between day and night. 

“Light is the central element of our painting, it could even be said that our different series are portraits with light as their sole subject.

With light, what is interesting is the ambivalence that shifts it from the sacred to the material, from the esoteric to the technological…”

Melancholia takes its name from the film by Lars von Trier in which the Earth lives its last moments before being hit by the eponymous planet. This is the sixth exhibition of Florian & Michael Quistrebert at Crèvecœur.