Emma Reyes

Naturaleza muerta resucitando
5 & 7 rue de Beaune · 9 rue des Cascades, Paris

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Naturaleza muerta resucitando is the first comprehensive exhibition of Emma Reyes’ work in a gallery since her death in France in 2003. A self-taught artist, born in 1919 in Columbia, she was connected to various artistic scenes across the world and produced over two thousand works, leaving behind a considerable pictorial legacy that has eluded the institutional recognition that it deserves.

The illegitimate daughter of a prominent public figure and an indigenous woman from Boyaca, Reyes never forgot the importance of maintaining a pre-Columbian identity, inverting and re-appropriating the codes of colonization in her art. After a childhood spent in a catholic orphanage in Bogota, where every day she was forced to do embroidery work, she escaped at the age of eighteen, this period instilling in her the life-saving force of the imagination as a means of surviving violence. Her discovery of the world then lead her to painting. Without any formal training, she invents her own techniques, developing a very personal pictorial style characterized by continuous contours that delimit but also construct, filling space with dense parallel lines, volumes and textures.

Across her various artistic encounters (from Diego Rivera to Marcel Janco, as well as Enrico Prampolini, Alberto Moravia, Gabriel Garcia Marquez etc.) Reyes explores numerous stylistic approaches while fashioning her own very embodied, personal sensibility, never ceasing to emphasize the necessity of a new form of communication with the living world, beyond the hierarchical norms inherited from colonial civilization.

Reyes didn’t like the term “still life” (naturaleza muerta in Spanish, meaning “dead nature”) for her paintings always sought to represent an animate, and animating, life. This idea of “resuscitating the still life” is borrowed from Remedios Varo, who, in one of his last paintings Naturaleza muerta resucitando, depicts a moving round table in a gothic interior, above which eight plates and fruits spin, orbiting the flame of a candle like planets in a solar system. Juxtaposing sacred architecture with invisible cosmic force, this dynamic represents the kind of energy that we hope the new visibility of Emma Reyes’ work inspires.




Translated by Aodhan Madden

Naturaleza muerta resucitando, est la première grande exposition d’Emma Reyes dans une galerie depuis sa mort en France en 2003. Artiste autodidacte, née en 1919 en Colombie, ayant fréquenté de nombreuses scènes artistiques à travers le monde, elle a produit plus de deux mille oeuvres, laissant un héritage pictural considérable ayant échappé à la reconnaissance institutionnelle qu’elle méritait.

De sa naissance, hors mariage, d’un homme notable et d’une femme autochtone de Boyaca, elle a retenu l’importance de maintenir une identité pré-colombienne, renversant les codes de la colonisation pour se les réapproprier dans l’art. Son enfance dans un orphelinat catholique à Bogotà dont elle parvient à s’échapper à l’âge de 18 ans, où le travail de broderie lui est imposé au quotidien, lui inculqua la force salvatrice de l’imagination pour survivre à la violence.

Dès sa découverte du monde, elle décide d’être peintre. Sans aucune formation académique, elle s’invente ses propres techniques, et développe une fibre picturale très personnelle constituée d’une ligne continue, qui délimite, mais aussi construit, en remplissant les espaces avec des lignes parallèles très proches, des volumes et des textures.

Lors de ses différentes rencontres artistiques (de Diego Rivera à Marcel Janco, en passant par Enrico Prampolini, Alberto Moravia, Gabriel Garcia Marquez etc.), elle explora de nombreuses voies stylistiques tout en forgeant une recherche personnelle très incarnée, n’ayant de cesse de mettre au coeur son projet pictural la nécessité d’une forme de communication nouvelle avec le monde vivant, au-delà des normes hiérarchiques héritées d’une civilisation coloniale.

Emma Reyes n’aimait pas le terme de « nature morte », car elle n’a eu de cesse de peindre une nature animée, animante. L’idée de ressusciter la nature morte est ici empruntée à Remedios Varo, qui, dans l’une de ses dernières peintures : Naturaleza muerta resucitando, représente, dans une construction gothique, une table ronde en mouvement, au dessus de laquelle huit assiettes et des fruits tournent en volant autour de la flamme d’une bougie, comme les planètes d’un système solaire. Cette juxtaposition d’architecture sacrée et de forces cosmiques invisibles est le moteur qu’on souhaite insuffler à la nouvelle visibilité du travail d’Emma Reyes.

EN : Naturaleza muerta resucitando is the first comprehensive exhibition of Emma Reyes’ work in a gallery since her death in France in 2003. A self-taught artist, born in 1919 in Columbia, she was connected to various artistic scenes across the world and produced over two thousand works, leaving behind a considerable pictorial legacy th...
FR: Naturaleza muerta resucitando, est la première grande exposition d’Emma Reyes dans une galerie depuis sa mort en France en 2003. Artiste autodidacte, née en 1919 en Colombie, ayant fréquenté de nombreuses scènes artistiques à travers le monde, elle a produit plus de deux mille oeuvres, laissant un héritage pi...
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