Mathis Collins

The book ends
Crèvecœur, 5 rue de Beaune, Paris

X

Mathis Collins développe une pratique mêlant sculpture, performance et poésie. Il travaille autour d’objets populaires et de pratiques artisanales dont il réinvestit le catalogue de formes via l’expérience collective et une approche par l’absurde. Il alterne projets d’exposition et workshops, plaçant ainsi l’activisme social et la création collective au cœur de son œuvre.

« The book ends » (réalisé par Collins lors du troisième confinement en France) met en scène les différents effets physiques et psychologiques du repli sur soi que la situation inattendue du confinement mondial a engendré chez les artistes. La principale métaphore utilisée dans cette série est celle du serre-livre, un objet d’art populaire inanimé posé sur une étagère et utilisé pour tenir des livres, ou peut-être ici tenu par les livres. Le serre-livre représente l’artiste et son double, placés aux deux extrémités d’une étagère.

Ici, le conflit intérieur et l’autoportrait de l’artiste sont illustrés par la question de l’abus de drogues et d’alcool. Une réflexion sur le moment de basculement dans l’addiction et le rétablissement, dans un dialogue avec la mythologie parisienne du bar et du cabaret comme pratiques artistiques alternatives potentielles.

L’autoportrait utilisé par Collins - récurrent à toutes ses œuvres - est ici vu en train de faire la sieste, mais aussi apparemment mort, comme abattu. Il est représenté sous les traits d’un policier du 19ème siècle, semblable à ceux des théâtres de marionnettes traditionnels, qui se fait constamment tabasser. Cette image illustre la question de la culpabilité, du piège et de l’auto-affliction. Collins utilise la figure de Pulcinella, le héros populaire du théâtre de rue italien, surveillant Hitler, qui surgit dans l’œuvre d’art, comme les partis populistes surgissent dans la politique européenne. Même si la série dégage un certain calme, comme un beau ciel après une tempête où la bibliothèque émerge comme un phare, l’artiste est seul et en état de choc. Cette série est volontairement énigmatique dans sa signification, car Collins est ici représenté comme le seul spectateur de son théâtre, comme une marionnette mécanisée.

Elle fait finalement écho à la situation que vivent les artistes depuis le début de la pandémie, livrés à eux-mêmes, sans ressources économiques durables, instrumentalisés par un public d’internautes (semblable à celui des marionnettes) en expansion, et un spectateur physique invisible.

Mathis Collins develops a practice mingling sculpture, performance and poetry. He works around popular objects and artisanal practices whose catalogue of forms he reinvests via collective experience and an absurdist approach. He alternates exhibition projects and workshops, thus placing social activism and collective creation at the heart of his practice.

« The book ends » (Produced by Collins during France’s third lockdown) depicts the different physical and psychological effects of withdrawal that the unexpected global lockdown situation created for an artist. The main metaphor used in this series is that of the Bookend, an inanimated folk-art object lying on a shelf and used to hold books, or maybe here held by the books. The bookends depicts the artist and its double, placed on both ends of a shelf.

Here the inner-struggle and self-portrait of the artist is illustrated with the question of drug and alcohol abuse. A reflexion on trigger and recovery, in a dialog with the Parisian mythology of the bar and the cabaret as potential alternative art practices.

The self-portrait used by Collins -as in all of his works is here seen napping, but also seemingly dead, like shot, but also depicted as a 19th century police officer such as the ones represented in traditional puppetry and who always gets beaten up. This illustrates the question of guilt, entrappment and self-affliction. Collins uses the figure of Pulcinella, the popular hero of Italian street theatre, surveilling Hitler, popping up in the work of art, like populist parties popping up in European politics. Even though the series carries a certain calm, like a beautiful sky after a storm where the bookshelf emerges as beacon; the artist is alone and in choc. This series is intentionally enigmatic in its meaning, for Collins is here represented as the sole spectator of his theatre, like a mechanical puppet.

It finally echoes to the situation that artists have to go through since the beginning of the pandemy, left to themselves, without sustainable economic resources, instrumentalized by a growing digital puppet-like audience and an invisible physical spectatorship.

EN: Mathis Collins develops a practice mingling sculpture, performance and poetry. He works around popular objects and artisanal practices whose catalogue of forms he reinvests via collective experience and an absurdist approach. He alternates exhibition projects and workshops, thus placing social activism and collective creation at the heart of his practice. « T...
FR : Mathis Collins développe une pratique mêlant sculpture, performance et poésie. Il travaille autour d’objets populaires et de pratiques artisanales dont il réinvestit le catalogue de formes via l’expérience collective et une approche par l’absurde. Il alterne projets d’exposition et workshops, plaçant ainsi l’ac...
Read more…

Target Sandwich, 2021, linden wood, aquatint, acrylic, 66 × 106 cm

The book ends, linden wood, aquatint, acrylic, 66 × 106 cm

Cop in a book shop, 2021, linden wood, aquatint, acrylic, 66 × 106 cm

Hitler in Menilmontant, 2021, linden wood, aquatint, acrylic, 66 × 106 cm

Bar None 2, 2021, linden wood, aquatint, acrylic, 66 × 106 cm

Parisian arson, 2021, linden wood, aquatint, acrylic, 66 × 106 cm

all pictures: © aurélien mole