Yu Nishimura
State of Stillness5 rue de Beaune, Paris
Yu Nishimura is exhibiting for the second time in Paris. Between Scene of Beholder, his previous exhibition, and the present one, two years striking with their crises have passed by. At the time, he wrote in his diary “The world is fast for me”. Today this is almost an euphemism. His new series of paintings, presented simultaneously at 9 rue des Cascades and 5 rue de Beaune until 19 November, introduce into this mixed feeling of acceleration a moment of astonishing balance.
Who are his characters? Sometimes, a portrait looks like the artist himself, sometimes like someone else, and sometimes it is androgynous. Or else a portrait looks like a cat, or else a dog. Often, it is simply traced out, with a black brushstroke, which inevitably brings to mind the black-and-white graphic style of manga.
The omnipresent relationship with nature comes from his childhood. But this is not great Nature, but instead natural spaces that subsist/resist in urban spaces. Each of the situations that he paints could be described as follows: small, untamed, uncertain, transitional spaces.
The relationship with filmed images has always had a special vigour in his work. While there are questions raised about the influence of painting on photography or the cinema, the opposite is rarely commented on. For Nishimura, it nevertheless seems relevant to speak of the effects coming from camera shots. Firstly, there is the characteristic blurring, set off by a subtle offsetting of touches. Which places all the elements of a painting on the same level of importance. There are fade-outs. There are zones of over-exposure. There are the appearances of high-angle and of low-angle shots. There are even special effects. As in Bus Stop (oil on canvas, 162 x 162cm): a young woman is depicted in two different actions with a time lag of several minutes. She is sitting on a bench is waiting for a friend, alone. She is sitting on a bench is laughing and talking with her friend. Through an effect of simultaneity and doubling, two succeeding moments are merged together, and the time scale of the painting thus becomes loose and stretched. Or, on the contrary, it is ultra-immediate, like a flash. A similar effect is produced in Reflection ((oil on canvas, 259 x 183 cm): a character and its reflection in water are unsynchronised. A motionless, crouched figure. A standing figure, ready to go. Ready to go out of shot, as though to embrace impermanence in an almost off-hand way.
Open the Window (oil on canvas, 116,7 x 91cm): for the first time, Yu Nishimura has separated his canvas in half. A man at his window, two entwined birds. Is this a flashback? In a synchronous desire to isolate a fragment of the scene we are looking at - a zoom? Brian de Palma, who has widely used a split screen, says that it is a meditative form, perfect for counterpoints, but inappropriate for running together shots extremely quickly. There is still here the question of how time is treated, with a confident fragility. Sure enough, Time (tempera on canvas, 116,7 x 91cm) is a fusion between several historical ways of measuring time: mechanical, analog and digital. When it comes to time and space, Yu Nishimura lets us reconstruct our own notions. With no apparent political manifesto, his paintings pin down moments that never seem fixed, and which flirt with the undiscernible.
Yu Nishimura expose pour la deuxième fois à Paris. Entre Scene of Beholder, sa précédente exposition et celle-ci, deux années singulières de crises se sont écoulées. Il écrivait alors dans aleï journal « The world is fast for me ». Aujourd’hui cela ressemble presque à un euphémisme. La nouvelle série de peintures, simultanément présentées au 9 rue des Cascades et au 5 rue de Beaune jusqu’au 19 novembre ménage dans ce sentiment partagé d’accélération un instant d’équilibre inouï.
Qui sont ses personnages? Parfois le portrait ressemble à l’artiste lui-même, parfois il ressemble à quelqu’un d’autre, parfois il est androgyne. Parfois le portrait ressemble à un chat, parfois à un chien. Souvent il est simplement tracé, d’un coup de pinceau noir qui évoque inévitablement le style graphique noir et blanc du manga.
La relation à la nature, omniprésente, vient de son enfance. Mais il ne s’agit pas de la grande Nature, plutôt des espaces naturels qui subsistent/résistent dans les espaces urbains. Chacune des situations qu’il peint pourrait être décrite de cette façon : de petits espaces de transition indomptés. Indomptés et incertains.
La relation à l’image capturée a toujours une force particulière dans son travail. Alors qu’il est souvent question de l’influence de la peinture dans la photographie ou le cinéma, l’inverse est moins commenté. Chez Nishimura, il semble pourtant pertinent de parler d’effets propres à la prise de vues. Il y a d’abord ce flou, caractéristique, provoqué par un décalage subtil de touches. Qui met tous les éléments du tableau au même niveau d’importance. Il y a des fondus. Il y a des zones de surexposition. Il y a des effets de plongée, de contre-plongée. Il y a même des effets spéciaux. Comme dans Bus Stop (huile sur toile, 162 x 162 cm). Une jeune femme figurée dans deux actions différentes à plusieurs minutes d’intervalle. Elle est assise sur un banc et attend son amie, seule. Elle est assise sur un banc discute en souriant avec son amie. Par un effet de simultanéité et de dédoublement, deux moments successifs sont fondus l’un dans l’autre, et la temporalité de la peinture devient alors détendue, étirée. Ou peut-être au contraire ultra-immédiate, comme un flash. Un effet similaire se produit dans Reflection (huile sur toile, 259 x 183 cm) : un personnage et son reflet dans l’eau non synchronisés. Un personnage accroupi, immobile. Un personnage debout, prêt à partir. Prêt à passer hors-champ, comme une façon, presque désinvolte, d’embrasser l’impermanence.
Open the Window (huile sur toile, 116,7 x 91 cm) : pour la première fois, Yu Nishimura sépare sa toile en deux. Un homme à sa fenêtre, deux oiseaux enlacés. Est-on dans un flashback? Dans une volonté synchrone d’isoler un fragment de la scène qu’on regarde - un zoom? Brian de Palma qui l’a beaucoup utilisé dit du split screen que c’est une forme méditative, parfaite pour les contrepoints mais inappropriée quand il s’agit d’enchaîner des plans très rapidement. Il est toujours question de traitement du temps, avec une fragilité assumée. Time justement (tempera sur toile, 19 x 24 cm) est une fusion entre plusieurs histoires de mesure du temps, mécanique, analogique et numérique. Du temps et de l’espace, Yu Nishimura nous laisse reconstruire notre propre notion. Sans manifeste politique apparent, sa peinture fixe des instants qui ne semblent jamais figés, et qui flirtent avec l’indiscernable.
PARIS — Cascades
9 rue des Cascades
75 020 Paris – France
from Tue. - Fri.
10 a.m. to 6 p.m.
on Sat. 11 a.m. to 7 p.m.
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PARIS — Beaune
5 & 7 rue de Beaune
75 007 Paris – France
from Tue. - Fri.
10 a.m. to 6 p.m.
on Sat. 11 a.m. to 7 p.m.
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