Crèvecœur

Pandæmonium est la première itération — la seconde ayant eu lieu en septembre à la galerie Crèvecoeur — de l’ensemble de mes obsessions, lubies, et fantasmes durant la période de la pandémie de la Covid-19. Ce cycle de deux expositions se veut comme le marqueur de la fin d’un long épisode de dépression et d’usages de stupéfiants, et autres médicaments de prescription. Le terme Pandæmonium est emprunté à son créateur John Milton, qui le publie pour la première au vers 755 du premier livre de son poème fleuve, Paradise Lost, afin de nommer la capitale des enfers.


Pandæmonium est un ensemble de trois peintures essentiellement jaune et d’une sculptures noire et jaune. Peintes en tons jaunâtres et figurant de manière naturaliste, ces trois peintures sont les rois fantômes d’un royaume sans vie. Ces ectoplasmes structurent mes expériences iconoclastes et gestes picturaux divers, en une matrice. Un univers privé et intérieur de mes dérives inconscientes.


Elles sont encadrées en jaune et surmontées de masques, essentiellement composées de matériaux composites, dérivés de matériaux organiques antiques et compressés dans les couches géologiques profondes de la planète ou je vis.


Les trois peintures entourent la sculpture du milieu rappelant un radeau, une locomotive ou un champignon. Ainsi je crée un paysage dans lequel les tableaux sont à la fois des gargouilles stoïques, les acteurs masqués d’une situation accusatrice, le champignon toxique et lumineux en étant la figure anxieuse à la dérive.


— Renaud Jerez